Pourquoi le matérialisme est une impasse logique

Pourquoi le matérialisme est absurde

Une démonstration à la lumière de Bernardo Kastrup et des sciences contemporaines

Le matérialisme – entendu comme la doctrine selon laquelle tout ce qui existe est constitué de matière ou dépend de celle-ci – domine encore largement les paradigmes scientifiques contemporains. Il affirme que la conscience est un épiphénomène du cerveau, que la réalité est indépendante de l’esprit et que le monde peut être entièrement décrit par des équations physiques. Mais cette vision, aussi influente soit-elle, présente des incohérences logiques majeures, des contradictions internes et des limites empiriques que les avancées récentes en physique, en neurosciences et en philosophie de l'esprit rendent de plus en plus apparentes.

Le philosophe et informaticien Bernardo Kastrup, dans une œuvre rigoureusement articulée, soutient que non seulement le matérialisme est erroné mais qu’il est absurde. En s’appuyant sur la phénoménologie, la physique quantique et les paradoxes internes du physicalisme, il propose une alternative cohérente : l’idéalisme métaphysique, selon lequel la conscience est la réalité fondamentale.

 Les contradictions internes du matérialisme

L’un des écueils majeurs du matérialisme est son incapacité à expliquer le problème difficile de la conscience (« the hard problem of consciousness ») tel que formulé par David Chalmers (1995). Le matérialisme peut, au mieux, corréler certaines structures neuronales à des expériences subjectives, mais il échoue à expliquer pourquoi ou comment une activité électrochimique dans le cerveau donnerait naissance à des qualia – ces expériences subjectives irréductibles comme la douleur, la couleur rouge, ou le goût sucré.

« L’explication matérialiste de la conscience revient à dire qu’un courant électrique dans un réseau de neurones devient subitement un champ d’amour, de peur ou d’extase. C’est une magie que le physicalisme tente de faire passer pour une évidence. » — Bernardo Kastrup, The Idea of the World, 2019.

Aucune théorie matérialiste n’est actuellement capable de combler ce gouffre explicatif entre matière et esprit. Les approches émergentistes, comme celles de Daniel Dennett, ou les théories computationnelles de la conscience, reposent toutes sur l’hypothèse non démontrée que des processus physiques peuvent engendrer de l’expérience consciente. Or, cette hypothèse n’a aucun fondement empirique : elle repose sur une croyance.

Certains matérialistes radicaux, confrontés à cet échec, adoptent une position encore plus extrême : l’illusionnisme, qui affirme que la conscience n’existe tout simplement pas (cf. Frankish, 2016). C’est une stratégie de déni pour préserver le modèle physicaliste, au prix de l’absurde. Car nier l’existence de la conscience – c’est-à-dire du seul phénomène dont nous soyons certains – pour préserver une théorie est un renversement méthodologique : ce n’est plus l’expérience qui guide la théorie, mais l’inverse.

« Si vous devez nier la réalité de l'expérience pour sauver votre modèle du monde, alors ce modèle est faux. » — Bernardo Kastrup, Why Materialism is Baloney, 2014.

Le tournant quantique : la remise en question de l’objectivité du monde physique

La physique quantique a radicalement transformé notre compréhension de la matière. Les expériences de type double-fente, l’intrication, ou encore les tests de violation des inégalités de Bell (Aspect et al., 1982 ; Hensen et al., 2015) montrent que :

·        L’état d’un système quantique n’est pas déterminé avant l’observation (problème de la mesure).

·        Les propriétés physiques ne sont pas définies de manière indépendante de l’observateur.

·        Le réalisme local, pilier du matérialisme, est mis en échec.

Ces résultats suggèrent que la réalité n’existe pas de manière objective et indépendante, mais qu’elle est en quelque sorte co-construite avec l’observateur. Eugene Wigner (1961), prix Nobel de physique, affirmait déjà que « la conscience est nécessaire pour compléter la mécanique quantique ».

La tentative de reconstruire une réalité objective à partir des seules relations mathématiques (réalisme structurel) échoue à expliquer la conscience. Même des physiciens contemporains comme Carlo Rovelli (relational quantum mechanics) ou Sean Carroll reconnaissent que la matière n’a plus les propriétés substantielles qu’on lui attribuait au XIXe siècle : c’est une structure mathématique, une forme vide sans contenu. « Le physicalisme prétend que tout est matière. Mais personne ne sait ce qu’est la matière. Le physicalisme est une doctrine sans objet. »
— Bernardo Kastrup.

Les limites empiriques des neurosciences matérialistes

Les neurosciences ont cartographié avec brio les corrélats neuronaux de la conscience (NCC), mais ces corrélations ne constituent en rien une explication. Comme le rappellent Koch et Tononi (2011), savoir que l’activation du cortex préfrontal accompagne certaines expériences conscientes ne dit rien sur le pourquoi ou comment. De plus, certaines expériences – comme les expériences de mort imminente (EMI/NDE), les états modifiés de conscience induits par des psychédéliques (Carhart-Harris et al., 2014), ou les cas de conscience lucide chez des patients cérébralement atteints (Van Lommel, 2001) – défient les prédictions du matérialisme.

Dans certaines EMI bien documentées, les patients font état de souvenirs clairs, de perceptions précises, et même d’interactions cohérentes avec leur environnement alors que leur activité cérébrale est inexistante ou très réduite (cf. Van Lommel, The Lancet, 2001). Ce fait est incompréhensible dans un cadre matérialiste, où la conscience est censée dépendre du cerveau.

« Si le cerveau est l’origine de la conscience, comment celle-ci peut-elle se maintenir alors que le cerveau est inactif ? » — Pim van Lommel, cardiologue.

L’idéalisme métaphysique comme alternative rationnelle

Bernardo Kastrup propose une solution radicalement opposée au physicalisme : l’idéalisme analytique. Il ne s’agit pas d’un idéalisme vague ou subjectiviste, mais d’une thèse rigoureuse : la conscience est la réalité fondamentale. Le monde physique émerge comme une modulation dans le champ de la conscience universelle. Dans cette perspective, la matière est une représentation dans l’esprit. Ce que nous appelons « cerveau », « corps », « univers » ne sont que des phénomènes dans le champ de la conscience. Cela évite le dualisme, et résout le problème difficile : il n’y a pas d’explication à donner sur comment la matière produit la conscience, car c’est la conscience qui produit l’apparence de matière. « Le cerveau n’est pas la cause de la conscience, mais une image perçue à la troisième personne de processus mentaux. » — Bernardo Kastrup, The Idea of the World, 2019.

De nombreuses observations deviennent plus compréhensibles dans cette perspective :

·        Les EMI sont vues comme une libération partielle de la conscience des contraintes cérébrales.

·        Les psychédéliques sont perçus non comme des "stimulateurs" mais comme des réducteurs de filtre (Huxley, 1954 ; Carhart-Harris et al., 2014).

·        Les expériences de télépathie, vision à distance, ou autres phénomènes étudiés par l’Institut Métapsychique International sont compatibles avec une réalité primordiale de l’esprit.

Le matérialisme, loin d’être une évidence scientifique, est un dogme hérité du XIXe siècle.

Le matérialisme est aujourd’hui mis en échec tant par les données empiriques que par la rigueur philosophique. Son absurdité est flagrante dès lors qu’on le pousse dans ses retranchements logiques. En revanche, l’idéalisme métaphysique – tel que formulé par Bernardo Kastrup – offre une alternative élégante, cohérente, intégrative, et compatible avec l’ensemble des observations.

Il est temps, pour la science et la philosophie, de sortir du mythe de la matière toute-puissante, et de reconnaître que la conscience n’est pas un accident de l’univers mais son essence.

Quelques références

Voici quelques références clés qui appuient cette critique du matérialisme :

  • Chalmers, D. (1995). Facing Up to the Problem of Consciousness, Journal of Consciousness Studies.

Kastrup, B. (2014). Why Materialism is Baloney. Iff Books.

Kastrup, B. (2019). The Idea of the World. Iff Books.

Frankish, K. (2016). Illusionism as a Theory of Consciousness, Journal of Consciousness Studies.

Carhart-Harris, R. et al. (2014). The entropic brain: a theory of conscious states informed by neuroimaging research with psychedelic drugs, Frontiers in Human Neuroscience.

Van Lommel, P. et al. (2001). Near-death experience in survivors of cardiac arrest: a prospective study in the Netherlands, The Lancet.

Aspect, A. et al. (1982). Experimental Realization of Einstein-Podolsky-Rosen-Bohm Gedankenexperiment, Physical Review Letters.

Hensen, B. et al. (2015). Loophole-free Bell inequality violation using electron spins separated by 1.3 kilometres, Nature.

Koch, C. & Tononi, G. (2011). A fundamental theory of consciousness, Scientific American.

Texte rendu pour valider une formation de l'Institut Métapsychique International

Dr Adrien Biassin

Thérapeute, docteur, chercheur, enseignant, conférencier, auteur, écoaventurier, multi-créateur, poète de l'âme.

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