Une minute de vraie vie vaut mieux qu’une éternité de compromis

Une minute de vraie vie vaut mieux qu’une éternité de compromis

Le courage, non pas une qualité, mais un état d’esprit libre

La différence entre un lâche et une personne courageuse est inexistante au commencement. Le pleutre a cette faculté d’écouter ses peurs et d’en être esclave, il les suit, tandis que la personne courageuse en prend conscience et continue, elle avance dans l’inconnu malgré elles. Plus l’esprit du courage est grand, plus la peur peut s’effacer. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de peur pour l’un et pour l’autre, cela signifie que le stade ultime du courage est le dépassement de ses peurs.

Quand le courage devient roi, la peur s’efface comme une brume au matin

Et ce dépassement, cette plongée dans l’inconnu, apporte une joie puissante, une grande extase émerge des flots et vous rend fort. En risquant le connu pour l’inconnu, le confortable pour l’inconfortable, la sécurité pour le doute, le prévu pour l’imprévu, c’est le courage qui se muscle. Il n’y a plus besoin de jouer au grand, ni besoin de guide extérieur : la vie nous porte comme un nuage libre dans le ciel. Le courage n’appartient à personne, c’est une force qui dissout les injonctions sociales et les croyances limitantes. C’est comme s’il avait sa propre gravité. Tout gravite autour de lui.

Quand on ne craint plus la peur, on ne craint plus la mort

Quand une personne ne craint plus de dépasser ses peurs, elle ne craint plus la mort, elle prend l’espace ouvert comme un horizon d’exploration, un jeu d’émerveillement : comment l’obliger à faire quoi que ce soit ? En refusant d’y goûter, on ne peut connaître sa saveur, alors on se replie à l’arrière de la bascule, comme effrayé par l’inconnu, et on incite les autres à adopter la même posture défensive : les peurs rendent esclaves, et leur mimétisme social enferme les autres à leur tour. Chacun essaie d’en faire autant sur vous pour ne pas rester seul derrière son propre sommet qui lui semble infranchissable. Le futur est son dépassement et l’intelligence du cœur son moteur. S’il n’y a pas assez d’amour, il ne peut pas y avoir une pérennité dans l’horizon de la joie au-delà de ses peurs.

L’exploration joyeuse de l’enfant : une sagesse oubliée

Plus il y a exploration courageuse dans l’inconnu, plus il y a congruence d’amour. Cette mobilité de tous les instants procure de la joie et de l’euphorie, elle ravive l’âme d’enfant, étouffée peu à peu par les carcans scolaires et éducatifs. Il n’y a rien de plus courageux et joyeux qu’un enfant en exploration. Regardez un groupe d’enfants jouer librement, c’est une caravane de joie, de larmes, de danse, de cris, d’expériences ; ils font simplement ce que leur cœur leur dit de faire ; ils ont cette puissance d’un courage communicatif. Ils agissent en fonction de leur cœur. Et pourquoi ? Parce que l’extase de la découverte par leur courage nourrit en même temps leur cœur.

Rebrancher le cœur pour embrasser l’inconnu

Le défi des adultes est de rebrancher le saut dans l’inconnu avec la pompe du cœur. Quand je pars à l’inconnu sur mon vélo, j’ai évidemment plein de peurs qui s’activent, je sais en revanche que leur dépassement produira un effet extatique de découverte si jubilatoire que mon cœur s’en nourrira avec une faim gargantuesque. Essayer, tomber, se relever c’est une manière pratique de s’intégrer, car seule l’expérience forge notre originalité profonde et nourrit véritablement notre cœur.

Imiter rend fragile, expérimenter rend fort

Imiter le chemin d’un autre, c’est prendre le risque de se dessécher, puisqu’à nouveau l’espace de la peur n’est pas franchi et le courage non activé. Y prendre conscience est un excellent moyen pour modeler la robustesse de sa propre colonne vertébrale : combien de personnes sont des imitateurs qui vacillent au premier virage ? En imitant le courage, on imite la floraison de son cœur. Si les gens deviennent vraiment conscients, alors ils seront capables d’aller d’eux-mêmes dans l’espace de l’inconnu de façon à créer une vie changeante, à transformer la réalité ordinaire. L’immobilité encrasse ; l’expérience, elle, est sa vérité, pas une croyance calquée on ne sait où, mais une vérité issue du goût du réel, du vécu profond.

L’intelligence véritable naît du doute, pas des certitudes

Plus tu verrouilles tes certitudes, plus le mystère file entre les doigts. Regardez les enfants, ce sont des chasseurs de mystères ! Ils sont vides de préjugés, de conclusions hâtives, d’a priori stériles ; ils affûtent leur intelligence. Dans le cas contraire, nous, adultes, nous sclérosons notre intelligence, nous perdons beauté et intensité, nous fanons comme une vieille fleur rabougrie.

La sécurité du savoir n’est pas le courage de vivre

Expérimenter l’inconnu, ce n’est pas la même chose que de vouloir tout connaître. La course aux explications est aussi un excellent moyen de maîtriser les risques et de diminuer ses peurs ; pour autant, ce n’est pas un franchissement du courage, c’est une autre manière de rester en sécurité. La difficulté est de repérer le moment où l’on apprend assez pour sauter dans l’inconnu, et le moment où l’on apprend pour se rassurer. Les effets produits ne sont pas les mêmes, les richesses produites non plus. Ayez foi en vous-même pour trouver la juste mesure, celle qui vous permet de sortir de la croyance imposée pour entrer dans l’attitude vécue. Par attitude, vous grandissez alors que la croyance vous est imposée par l’extérieur, des croyances dont nous ne connaissons même plus les origines historiques et anthropologiques. Plus ta foi est profonde, plus tes questions peuvent l’être aussi. Sans foi, le doute reste superficiel.

Le feu du cœur, le courage et la joie : clés d’une vie incarnée

Le cœur et le courage sont le feu de la joie de vivre, c’est pour cette raison que les enfants sont sans cesse émerveillés ; alors seulement, le raisonnement intellectuel devient intelligent, car il est irrigué par le cœur et enflammé par le courage. Marions la joie, le cœur et l’intellect : la puissance qui en émerge est phénoménale, c’est solaire, c’est rayonnant, c’est galvanisant, c’est une transformation. Cette alchimie est la sagesse. Il n’y a rien de plus sage qu’un enfant. C’est en se fanant que nous perdons notre sagesse. En apprenant à nourrir les deux pompes du cœur et du courage pour activer le moteur de l’intellect, vous embrassez non seulement votre sagesse, mais vous sentez à l’avance les perturbations, pour garder entre vos mains les clés d’accès à tous les mystères.

Que restera-t-il de vous sans vos possessions ?

Et que vaut une vie s’il n’y a pas de mystères ? Une fois mort, pensez-vous emporter votre maison, vos bijoux, votre statut social, votre autorité, votre argent, vos livres ? Tout cela restera ici, tout cela ne vous appartient pas, c’est futile. Qu’est-ce qu’il restera de vous sans matière, sans objet, sans renommée ? Qui êtes-vous sans tous ces artefacts ? Quelle est votre identité quand vous n’avez plus aucune possession ? Qu’est-ce qu’on retiendra de vous dans cinquante ans, cent ans, deux cents ans ? Des traces tout au mieux, le néant la plupart du temps. Alors, pourquoi s’embêter avec des faux-semblants dans cette vie, puisque vous êtes inévitablement voué à disparaître des mémoires ?

Une minute de vraie vie vaut mieux qu’une éternité de compromis

Offrons notre intégrité, notre générosité, notre respect de soi. Brûlons la vie par les deux bouts : une minute de vraie vie bat une éternité de compromis. Un instant de feu est plus vivant qu’une vie entière à s’éteindre dans la tiédeur.

Pour aller plus loin :

Dr Adrien Biassin

Thérapeute, docteur, chercheur, enseignant, conférencier, auteur, écoaventurier, multi-créateur, poète de l'âme.

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