Dr Adrien Biassin
Alchimiste de transformations intégrales
Pour vivre en joie et pleinement, il faut apprendre à vivre dangereusement. Pas ce danger qui menace notre intégrité physique ou morale, non. Il s’agit d’un danger bien plus subtil : celui qui vient fissurer la matrice psychique qui nous structure depuis notre naissance. Le copain Nietzsche le formulait déjà à son époque « il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante ». Entendons-nous bien que cette matrice qui construit notre manière d’être à soi et au monde n’a pas commencé avec notre propre histoire ; elle y plonge ses racines bien avant nous – dans la grossesse, dans la naissance de nos parents, dans les traumatismes et les croyances de grands-parents, et au-delà. Nous portons en nous des couches plurimillénaires d’expériences, de sensibilités, de croyances, de dissociations, de peurs. En naissant, l’enfant semble vierge, mais déjà, il hérite d’une histoire ancienne.
Ce tunnel de conditionnements inconscient façonne à la fois nos limites intérieures (nos fonctionnements, nos peurs, nos pensées) et nos contraintes extérieures (les normes sociales, les rapports de force, les institutions). Dans un monde aussi balisé, où peut naître l’incertitude ?
Elle surgit là où quelque chose s’étonne, où une faille se créer, où une liberté commence à poindre. Car il faut une dose d’insécurité, un brin de mise en danger temporaire, pour que la conscience puisse tracer un sillon neuf dans l’ancien. Ce mouvement est risqué, certes. Mais rien n’est plus mortifère qu’une vie figée dans la certitude.
Rien n’est certain, les limites attendent d’explorer l’incertitudes, pleine de surprises, et c’est sa beauté ; c’est comme un périple à vélo, nous ne pouvons pas connaitre le paysage derrière le prochain virage – un col à gravir, une vallée lumineuse ? Le mouvement engendre une insécurité et un danger par définition, s’émouvoir dans cet horizon c’est s’offrir de la liberté, elle crée de la peur mais la peur est sœur jumelle du mouvement. Rester immobile pour éviter la peur, c’est renoncer à vivre.
Que faisons-nous pour ne pas éprouver cette peur, pour ne pas explorer cette vallée enchanteresse derrière ce col à franchir ? L’immobilisme. Nous stabilisons. Nous figeons nos frontières intérieures et extérieures. Nous cherchons des certitudes. Des dogmes. Des cartes toutes tracées. Ça explique pourquoi des centaines de millions de personnes choisissent des formules religieuses, ces cartes tracées pour explorer l’autoroute A6 du soleil en se faisant passer pour des Indiana Jones de la vie. Ils partent à l’aventure de la vie mais avancent comme sur Google Street View. Ils ont besoin de certitude, d’un GPS pour connaitre la longueur, la couleur et le paysage du prochain virage qu’ils n’ont pas encore pris. Ils veulent des réponses toutes faites sans prendre le risque du mouvement.
Mais un être conscient n’a pas besoin de Google Maps pour explorer sa vie. Il accepte l’incertitude ; il sait que l’incertitude est l’essence qui créer l’étonnement et la liberté. Ça lui fait peur, bien sûr, mais cette peur est noble, une peur fondatrice.
Le courage, c’est précisément ça : avancer sans carte, sans GPS, sans certitudes. C’est oser franchir ses propres frontières, explorer ses limites intérieures et extérieures. Et découvrir que la peur n’est qu’un passage, pas un mur. C’est la liberté totale, toutes les possibilités sont ouvertes, tout devient un terrain de jeu, la seule limite est votre propre conscience. Prenez conscience des limites de votre conscience et tout sera possible. Et plus vous pédalez à travers les virages et les paysages, plus vous comprenez que la peur du mouvement est partie intégrante du voyage comme respirer l’est pour la vie. Ce n’est pas plus compliqué que ça, la compréhension est ici. Chaque nouveau virage, chaque passage de frontière fait de la vie une surprise continuelle, et on prend vite goût à cette liberté si bien que l’on regarde les Indiana Jones de l’autoroute A6 avec la même tendresse amusée que l’on a pour quelqu’un qui pense vivre une expérience gastronomique au McDo.
Pour être vrai, utilisez votre propre GPS intérieur pour dépasser vos frontières, c’est le courage. La confiance vient de ce courage, l’amour naît de cette force courageuse, l’exploration de la réalité n’est possible qu’à la condition du courage, il vient d’abord et tout le reste peut suivre.
Dr Adrien Biassin
Thérapeute, docteur, chercheur, enseignant, conférencier, auteur, écoaventurier, multi-créateur, poète de l'âme.
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